lundi 18 mai 2009

Premier cas de Swine flu (grippe A)

Depuis quelques semaines, mes amis et ma famille me posent souvent des questions sur la grippe à New York. Les seules informations que j’avais alors étaient que le Tamiflu avait été mis sous clé dans la pharmacie centrale de l’hôpital et que l'organisation du «Center of Disease Control» téléphonait chaque jour dans toutes les réanimations de la ville pour faire le point sur des patients atteints de la grippe ou s'étant présentés avec les symptômes de la grippe.

Aujourd’hui, lorsque je suis arrivée au travail, mes collègues m'ont informé qu'une patiente était hospitalisée dans notre réanimation à cause la grippe A. C'est notre premier patient diagnostiqué avec cette pathologie. Cette jeune femme a été placée en isolation : chaque personne entrant dans la chambre doit revêtir un masque et une surblouse ainsi que des gants. Son traitement se compose de Tamiflu et d'autres antibiotiques. De plus, cette patiente étant immunodéficiente, elle a dû être intubée pour détresse respiratoire.

Un des infirmiers entré en contact avec elle pendant quelques heures avant l'institution de l'isolation reçoit également un traitement prophylactique de Tamiflu. Pas de chance pour lui, les effets secondaires de ce médicament ne sont pas très agréables !

Il est difficile de prévoir l'évolution de la maladie aujourd'hui et je vous tiendrai au courant de la suite des événements très bientôt. J’espère que je n’aurai pas grand-chose à vous raconter sur ce sujet !

mardi 12 mai 2009

la formation de « Nurse Practitioner »

J'ai assisté ce matin à la cérémonie de remise des diplômes d'une collègue dans un théâtre de Broadway. Elle vient d’obtenir avec les honneurs son master de « nurse practitioner » à New York University. C'est l'occasion pour moi de vous parler de cette formation, comme je l'avais promis dans mon premier post.

C'est en 1965, que la profession de « nurse practitioner » (NP) fut créée. Cette spécialité a pris son essor dès la fin des années 60, alors que se posait la question du manque croissant de médecin aux Etats-Unis.

Cette spécialisation se fait généralement après un Bachelor of Science in Nursing (BSN), qui est l’un des trois parcours possibles pour exercer le métier d’infirmière. Il faut faire deux années d'études supplémentaires après les quatre années de BSN pour obtenir ce Master of Science in Nursing. Il est également proposé sous forme de formation à temps partiel en trois ans afin de permettre à celles qui le souhaitent de travailler en même temps.

Plusieurs spécialités sont proposées, dont les plus connues sont :
- Pédiatrie
- Adulte
- Famille
- Santé de la femme
- Néonatologie
- Gériatrie
- Soins d'urgences

Les « NP », comme on les surnomme ici, bénéficient d'un champ de compétence très large. Elles peuvent en effet :
- Prescrire, exécuter et interpréter des tests diagnostics (examens sanguins, radios, etc.),
- Diagnostiquer et traiter des maladies chroniques comme le diabète, l'hypertension ainsi que diverses infections et blessures,
- Prescrire les traitements appropriés et assurer le suivi du patient,
- Conseiller le patient sur son mode de vie afin de prévenir certaines pathologies.
Toutefois, lorsque la situation dépasse ce cadre, elles doivent rediriger le patient vers un médecin dont les connaissances et les compétences seront plus larges.

On les retrouve au sein de différentes structures sanitaires : à l'accueil des urgences où elles posent un pré-diagnostic, prescrivent les examens à effectuer et un traitement préliminaire si besoin ; en consultation dans les services hospitaliers pour effectuer le suivi des patients ; en cabinet médical associées à un médecin, elles reçoivent en consultation les patients, renouvellent les ordonnances ; plus récemment elles se regroupent en cabinet de « Nurse Practitionner ».

Si vous êtes en visite à New York et que vous avez un rhume à cause de l'utilisation à outrance de l'air conditionné, une gastro (ah, les sushis pas frais de la veille !) ou encore que vous vous êtes tordu la cheville en descendant du taxi à Times Square, vous pouvez vous rendre au Duane Reade de la 50ème rue et 8ème avenue à toute heure du jour et de la nuit et être reçu par une NP. Celle-ci vous recevra et prescrira un traitement approprié à un tarif deux à trois fois moins cher qu'une consultation par un médecin.

Alors la question qui se pose est : ne finiront-elles pas par remplacer le médecin généraliste ? La réponse est assez complexe. Un des éléments les plus importants à prendre en compte est la demande croissante de soins liée au vieillissement de la population et à l’augmentation des pathologies chroniques. Cette tendance s’accentue d’année en année et l’on estime qu’il manquera plus de 700.000 médecins en 2025, en dépit des efforts du gouvernement pour en former davantage. Loin de faire concurrence aux médecins, les NP sont une alternative intéressante qui permet d’accroître le nombre de professionnels qualifiés au service de la population, à bien moindre coût.

C’est une belle opportunité d’évolution qui attire de nombreuses infirmières. Elles bénéficient d’une autonomie accrue, d’un salaire intéressant (90 000 à 100 000 dollars à New York) et d’une qualité de vie supérieure. Peut-être une idée supplémentaire dont devrait s’inspirer le système de santé français ?

jeudi 7 mai 2009

Happy nurses' week

Cette semaine, nous célébrons la «semaine des infirmières». Elle a lieu tous les ans entre le 6 et 12 Mai (le jour de naissance de Florence
Nightingale, la fondatrice des sciences infirmières modernes). C'est en Février 1974, que le président des Etats-Unis, Nixon a officiellement proclamé cette semaine comme la «National Nurses Week» dans le but de commémorer le travail de F.Nightingale et d'honorer le travail des infirmières américaines. C'est peut-être la seule chose de bien qu'il ait accompli durant son mandat !


Au programme, jeudi un petit déjeuner était servi par les cadres des différents services, le déjeuner était fourni par un laboratoire, en fin d'après-midi, des glaces étaient servies dans la cafétéria afin de faire se rencontrer les infirmières de l'hôpital. Aujourd'hui, des prix étaient remis à des infirmières ayant été nommées « meilleure infirmière de l'année » dans différentes catégories.

J'ai reçu plusieurs email des associations d'infirmières dont je fais partie me remerciant de mon travail, de ma motivation, de ma compassion et même d'avoir choisi cette profession... « too much ! » direz vous. Oui, c'est vrai, mais je suis fière que ma profession soit aussi reconnue. Cette reconnaissance ne s'exprime d'ailleurs pas seulement par la « Nurses Week » mais aussi par un respect de la part des médecins, des possibilités innombrables de se former aux frais de l'hôpital et une valorisation de nos compétences se reflétant dans le salaire.

Les sites internet de cadeaux à destination des infirmières sont nombreux et tous plus kitchs les uns que les autres. En voici quelques exemples en image:





Alors à toutes mes collègues françaises, je souhaite une «joyeuse fête des infirmières».
Sarko, à quand une «journée des infirmières» en France? Parce qu'après tout, on fait un formidable travail mais dans des conditions souvent difficiles, peu de reconnaissance et un salaire de m...... et que parfois un peu d'encouragement ça ne fait pas de mal !